Scroll to top
© 2019, Compagnie BAL Arts Légers — Compagnie de théâtre
Share
Back
Comédies Jardinières

Tombés du ciel

  • Date de création:

    2018

  • Public:

    Tout public

  • Lieu:

    Déambulatoire

Scroll

Cinquième comédie jardinière.
Théâtre déambulatoire et musical.

Après le Tour de l’Infini, l’Épopée des Prés, le Vertige des Fleurs et la Valse des Saisons voici Tombés du ciel, la cinquième comédie jardinière de la compagnie B.A.L. (Arts Légers) inspirée des Métamorphoses d’Ovide.

Tombés du Ciel en quelques mots…

Les dieux sont tombés du ciel, et demandent l’hospitalité aux hommes. D’habitude, c’est nous qui les prions. Mais voilà tout change. Leur paradis est devenu inhabitable. Et la terre est encore belle.
Que vont-ils faire de nous ? N’ayons crainte, les Olympiens n’ont plus les moyens d’un déluge : Zeus n’a plus de batterie, alors gaspiller pour se venger…

En échange de notre hospitalité, Iris, Prométhée, Hermès et Hèra vont nous conduire à travers leurs légendes. Celle de Phaéton qui, brûlant de conduire le char du soleil, dévasta tout autour de lui, celles des paysans de Lycie qui choisirent de salir l’eau plutôt que de la partager. Saurons-nous en prendre de la graine, et nous métamorphoser comme nous y invite Ovide ?

Que sont les comédies jardinières ?

Au jardin, le temps d’une heure d’été, à l’heure où la lumière se donne dorée, le spectateur-promeneur accompagne les musiciens et les acteurs qui le mènent de scène en scène.
Le décor est vivant, végétal, la lumière vient de très loin, du soleil. Déméter, Perséphone, Cyane jouent à mains nues sur l’herbe. Pas de coulisses.
Tout est à vue. Un théâtre naturel.

Extrait

Hèra : L’espoir… J’espère que vous l‘avez bien gardé.
Prométhée : Que vous ne l’avez pas gaspillé.
Iris : Car nous, nous espérons beaucoup de vous.
Hermès : Aujourd’hui, c’est nous qui vous prions.
Iris : Notre paradis est perdu.
Hèra : Voilà pourquoi nous sommes ici devant vous pour vous demander l’hospitalité.

Distribution

  • Texte et mise en scène : Thierry Vincent

  • Musique : Jean-Louis Ruf-Costanzo

  • Jeu : Élise Clary, Élodie Tampon-Lajarriette, Laurent Prévôt, Thierry Vincent

  • Musiciens : Nadine Bentivoglio (accordéon), Jean-Louis Ruf-Costanzo (mandoloncelle)

  • Scénographie : Philippe Maurin

  • Costumes : Gigi Cazes

  • assistée de : Florence Rinaldino

  • Masques : François Guillaumet

  • Production/diffusion : Isabelle Klaric

  • Lumières : Alexandre Toscani

Présentation de l'œuvre et des thèmes qui la traversent

À l'origine du projet, les Métamorphoses d'Ovide

Tombés du ciel, cinquième comédie jardinière de Thierry Vincent pour la compagnie B.A.L. (Arts Légers), puise son sujet dans le texte fondateur Les Métamorphoses d’Ovide. Cette œuvre foisonnante et spectaculaire, qui raconte « l’histoire mythique de l’univers rapportée au devenir humain » (Pierre Grimal), propose une réflexion sur le perpétuel mouvement de la vie, ses incessantes transformations et la merveilleuse imagination de la nature…
Que réflexion faite, il ne faudrait pas altérer.

Le récit de trois légendes de la cosmogonie antique

Tombés du ciel se penche sur trois mythes riches de symboles : Pandore qui, par curiosité démesurée, ouvre la boîte interdite, dispersant ainsi les bienfaits et les maux en ce bas-monde ; Phaéton, fils du soleil, qui, par excès d’orgueil,exige de conduire le char de son père et détruit la planète ; la déesse Léto qui sévit, confrontée à la bêtise de paysans de Lycie en proie à un vil instinct de propriété et qui, plutôt que de partager l’eau, la souillent.
Rapportées à nous autres, voilà des conduites à risque qui pourraient bien nous être fatales, si nous agissions ainsi. Mais au fait, est-ce que nous ne leur ressemblerions pas un peu ? Certainement, et comme nous croyons à cette pensée : « Qui oublie son histoire, est condamné à la revivre », nous convoquons les mythes anciens pour questionner nos propres comportements actuels.

Le titre

Si le titre évoquera à coup sûr Jacques Higelin, il est plutôt la réminiscence d’une croyance très ancienne en la chute des esprits s’incarnant dans les corps vivants. Dans notre spectacle, les dieux se mettent dans la peau de comédiens pour rejouer des mythes. Pour ce faire et démultiplier les formes, ils empruntent des masques, accessoires du théâtre antique et donnent ainsi l’esthétique de la métamorphose à notre mise en scène.
Mais, bien que tombés du ciel, et contrairement à l’expression consacrée qui signifie littéralement « arrivés de façon inespérée », ils ne viennent pas donner de la voix par hasard mais pour délivrer un message. Comme dans le théâtre antique, l’effet à travers le divertissement est de provoquer l’éveil des consciences.

Tombés du ciel, un conte d’avertissement

Dans le monde antique, qu’un humain entrevoie le visage des dieux ne présage souvent rien de bon. Sémélé peut en témoigner.
Dans le meilleur des cas, leur éclat nous cramoisit la face, réduisant nos traits et nos expressions au pauvre masque d’Arlequin. Ou encore, avides de nouvelles rencontres, les éternels cherchent à nous séduire, nous attirant l’ire et la vengeance d’un autre dieu. Pour cela, ils empruntent mille métamorphoses afin de ne pas mettre notre vie en danger ou pour dissimuler leur vraie nature. Parfois, ils nous prennent en pitié et pour réparer leurs actes, ils nous transforment à notre tour, nous condamnant à demeurer dans l’état qu’ils ont choisi pour nous.
Or, dans notre spectacle, les dieux s’approchent de nous sans se métamorphoser. Ils avancent visage découvert. La séduction n’est plus de saison ! Aussi, s’ils descendent sur terre et que nous parvenons à les admirer, n’y voyons rien de réjouissant. C’est qu’il y a urgence, et que la fin pourrait être plus proche que prévu.

L’excès, l’hybris rend notre sort tragique, tel est le message des dieux.

Le message qu’ils délivrent est le suivant : autrefois ce sont eux qui nous aveuglaient. Mais aujourd’hui, nous nous sommes tant aveuglés, en nous imaginant surpuissants et notre espèce supra-naturelle, que leur éclat ne nous touche même plus. C’est l’orgueil de cette croyance, l’hybris antique qui nous a gagné et marque notre condition du sceau de la tragédie.

Ainsi, comme l’adolescent Phaéton, par plaisir de rouler dans une voiture aux freins lâchés (on croirait voir James Dean), nous jouons avec le feu, exploitant à outrance nos ressources, croyant comme les paysans de Lycie qu’elles sont notre possession, n’arrivant pas à projeter à long terme les conséquences de nos actes. Notre environnement est abîmé. Alors les dieux viennent nous ouvrir les yeux et nous ramènent à la réalité par l’artifice du théâtre.

La comédie, l’humour salvateur.

La tragédie est née au soleil il y a 2 500 ans. Le soleil, qui chez les Grecs anciens, est le grand témoin de tous les actes commis sur cette terre. Nos comédies jardinières, nées, elles, il y a tout juste 10 ans, se jouent dans sa lumière. Elles se veulent légères et prennent au pied de la lettre la phrase de Karl Marx : « L’histoire se joue toujours deux fois. La première c’est une tragédie, la seconde, une farce. »
Le choix de l’humour et du décalage permet de donner plus de force au propos. Comme dans nos autres spectacles, nous jouons avec les mots et les situations, pour provoquer le rire, apaiser les tensions dramatiques (en particulier dans l’épisode de Phaéton) et réunir à nouveau l’auditoire. La musique du mandoloncelle et de l’accordéon qui accompagne l’ensemble, rythme les émotions et apporte également le sentiment de la fête à Tombés du ciel.

L’espoir et l’olivier, l’arbre de la sagesse.

Malgré des signaux au rouge, c’est l’espoir, depuis la nuit des temps, qui reste intact, protégé au fond de la boîte de Pandore, qui permet de supporter l’inacceptable et après le cataclysme, de le surmonter avec l’espoir de jours meilleurs. Alors illusion ou réalité, en tout cas vérité, « l’espoir meurttoujours en dernier ».
Nous savons depuis quelques temps que les arbres communiquent aussi. La preuve en est que dans Tombés du ciel, l’olivier se met à parler. C’est Athéna la tempérée qui fit sortir de la terre brûlée l’olivier, arbre emblématique du pourtour méditerranéen, symbole de la longévité et de l’espérance et que les spectateurs de Tombés du ciel pourront entendre en dernier.